L'actualité de demain : LES VRAIES VALEURS (SUITE), par François Leclerc

Billet invité. Il faut noter que dans une deuxième version du discours de Pierre Moscovici communiquée à la presse, le passage cité par François dans son premier paragraphe, relatif à la finance comme « poumon », a été remplacé par un autre que voici : « La finance est essentielle à l’économie réelle, elle doit être mise à son service ! Or, elle ne l’est pas et c’est pourquoi il faut l’Union bancaire, projet politique majeur, au service des entreprises ». Comme on entend là en écho : « La finance au service de la communauté », l’intitulé en français de ma chaire « Stewardship of Finance » à la Vrije Universiteit Brussel (VUB), il me paraît important de souligner ce pas dans la bonne direction.

Pierre Moscovici, ministre français de l’économie, a profité d’un colloque sur l’intégration européenne pour saluer « la finance qui joue un rôle crucial pour le développement de l’économie réelle et sans laquelle nos entreprises ne peuvent pas croître, pas plus qu’un champ de cultures ne peut croître sans eau ». Il a ajouté « l’économie a changé, le charbon et l’acier ne sont plus les poumons de la puissance économique des pays européens : c’est la finance qui a pris cette place ».

A l’occasion du 150ème anniversaire du SPD allemand, François Hollande avait fait il y a deux jours l’éloge des réformes du marché du travail menées par l’ancien chancelier Gerhard Schröder : « Le progrès, c’est aussi de faire dans les moments difficiles des choix courageux pour préserver l’emploi, pour anticiper les mutations industrielles et c’est ce qu’a fait Gerhard Schröder ici en Allemagne et qui permet à votre pays d’être en avance sur d’autres », a-t-il dit déclaré.

Les syndicats allemands dénoncent aujourd’hui les effets des lois Hartz en question, qui ont suscité en 2004 de nombreuses manifestations et ont été à l’origine des revers électoraux du chancelier social-démocrate. La loi Hartz II a introduit les Minijob et Midijob, contrats précaires à temps partiel et à basse rémunération (de 400 à 800 euros mensuels), auxquels s’ajoutent une allocation publique pour partie d’entre eux. L’ensemble concerne actuellement environ un cinquième des salariés et explique le niveau du chômage moins élevé en Allemagne.